Un 6 à 8 de crise

Bonjour,

Si vous vous inquiétiez de la situation de la Banque de France en cette période de crise majeure, rassurez-vous tout va bien pour ce qui la concerne. Il est vrai qu’elle n’a plus à défendre le Franc, merci à l’Euro !

En ce 7 octobre 2009, j’ai eu le privilège d’assister à Toulouse à une conférence donnée en la salle Gaston Doumergue au Palais Consulaire et intitulée le 6 à 8 de la Finance dont le thème était : la crise, La Banque de France et les entreprises.

Tout un programme !

Elle a été tenue dans une salle surchauffée, non pas par l’ambiance ou par une quelconque chaleur humaine, mais par une manifestation de plus du réchauffement climatique qui fait ressembler une soirée d’octobre à celle d’un mois d’août, luminosité en moins.

Nous avons bénéficié d’un exposé lénifiant à faire dormir un taureau en rut. L’orateur étant de la maison s’adressait en majorité à des collègues connaissant le sujet et  cependant obligés de venir dans les locaux de la CCI puisque cette conférence est organisée par l’établissement qui les emploie.

Point marquant de cette réunion entre amis où on aurait entendu une mouche volée : elle a été à un moment perturbée par le souffle d’un courant d’air à proximité du buste dudit Gaston. Sans doute manifestait-il là son ennui … ou sa colère ?

Mettons-nous du côté de La Banque de France, il est vrai qu’elle se trouve au-dessus de la mêlée. La crise ne s’est traduite pour elle que par un léger haut-le-cœur lorsqu’il a fallu déroger un peu à la norme pour limiter la casse due à des pratiques de « Déviants »*.

Crise ou pas crise, c'est rigoureusement la même chose de son point de vue. Peu lui chaut, elle a un système de cotation des entreprises qui tient la route ; à preuve, cette crise ne se remarque que par un très léger glissement des entreprises vers les cases inférieures. Celles qui étaient mourantes mais encore suivies, sont maintenant poursuivies et mortes ; c’est là : Loi de Nature !
Ceci vaut bien entendu pour les entreprises qu’elle suit, soit 10 % parmi les plus importantes. Quant au TPE, cachez-les car je ne saurais les voir... Tant pis si elles représentent 94 ou 95 % du tissu économique.
L'activité de la France est en chute libre. Bien.
Les crédits sont en chute libre. Bien.
Qu'à cela ne tienne !

Alors que la tendance de ces chiffres inquiéterait tout employé d’une entreprise quelconque, pour l'Orateur ce ne sont que des chiffres après tout. D’ailleurs le Représentant d’une Grande Banque d’origine française, que l’on cite en Général lorsqu’on est en société, s’est senti obligé de rappeler que cette chute des crédits n’était pas dû uniquement à la mauvaise volonté des Banques, mais aussi au  manque de détermination des entreprises face à la crise économique (Il a omis de rappeler bien entendu que si nous étions dans cette mélasse, c’était dû aux pratiques déviantes de ses collègues et à leur croyance en une croissance infinie).

Quant à l’Orateur, visiblement il ne se pose même pas la question de son propre salaire ; c'est le problème de L'Etat, si celui-ci doit emprunter sur le marché libre pour le payer (ce sera bientôt le notre en tant que contribuable pour payer l’addition).

En résumé, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, à condition de ne pas être : chômeur, intérimaire, employé ou patron d’une TPE et encore moins auto entrepreneur même si ce mot est à la mode (On peut même ajouter à cette liste les employés contraints au suicide chez France Telecom et autres).

Mais pourquoi diantre n’ont-ils point fait carrière à La Banque de France ?

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Cordialement

Jacques Le Bris

* Dans la bouche de l’Orateur, c’est un gros mot. J’eus employé à sa place celui de « mafieux », plus compréhensible.