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Le blog de Jacques Le Bris

De 1720 à 1729, Histoire de s'amuser

22 Février 2015, 14:45pm

Publié par Blogmestre

L'hôtel de Sully où Voltaire se fit bastonner le 4 février 1726 sous les yeux du Chevalier de Rohan, comte de Chabot, son rival amoureux de Melle Lecouvreur.

L'hôtel de Sully où Voltaire se fit bastonner le 4 février 1726 sous les yeux du Chevalier de Rohan, comte de Chabot, son rival amoureux de Melle Lecouvreur.

 

 

Bonjour,

 

Cela fait plus de quatre siècles que nous avons remontés ensemble. Le 18e siècle nous a accueilli, il va bientôt devenir "le Siècle des Lumières".

Je poursuis l'aventure, histoire de nous amuser un peu dans ce monde de crapules.

L'invention de l'imprimerie m'a obligé à modifier le protocole de création des tweets de mon Histoire ancienne.

 

Rappel : Je réalise donc sur Twitter une série de tweets qui sont construits comme suit :

- Je constate le mois courant : au moment où j'écris cet article c'est février (2015)

- Je relève sur mon compteur le nombre de mes amis : 1720 (pour commencer)

- Je vais sur Wikipedia, j'interroge ce mois et le nombre d'amis courant.

- Je choisis arbitrairement un évènement marquant proposé (De plus en plus de Twittos créant des tweets sur l'histoire, Twitter est devenu ma source principale pour guider ma décision d'émettre tel ou tel évènement.)

- Je tweete à propos de l'évènement sélectionné

 

Voici ce que cela donne de février 1720 à février 1729, après deux séjours à la Bastille, Voltaire l'impertinent est contraint à l'exil loin de Paris.

 

 

 

 

Reddition du Général Burgoyne par John Trumbull.

 

 

 

 

« Ne frappez pas sur la tête »

 
« Il n’y avait pas à perdre une minute pour écraser Voltaire », conclut Michelet, qui voit dans ce qui va suivre non un conflit personnel, mais l’action « des prêtres », menés par le cardinal de Fleury, contre Mme de Prie et Monsieur le Duc, et contre Pâris-Duverney, secrétaire de ses commandements et quasi-ministre des Finances. « Un chevalier Rohan-Chabot, homme de peu, poursuit-il, se chargea de l’exécution. Le 1er février 1726, il accoste le poète au théâtre, et lui cherche querelle. [— “Arouet ? De Voltaire ? Comment vous appelez-vous donc ?”] ; Voltaire le cloue d’un mot [— “Et vous, Rohan ou Chabot ?”].
« Deux jours encore, avec persévérance, autre querelle au foyer, et il lève sa canne [— “Mon nom, je le commence, et vous finissez le vôtre !”] ; Mlle Lecouvreur, qui était là, s’évanouit. Enfin le 4, Voltaire dînant chez M. de Sully, il est demandé à la porte, où il trouve Rohan avec quatre coquins qui lui donnent des coups de bâton. [« Tandis que M. de Chabot faisait tomber Voltaire dans un guet-apens, il criait à ses gens : “Ne frappez pas sur la tête, il en peut sortir encore quelque chose de bon” », rapportera d’Argenson dans ses Mémoires.]
« Il court à l’Opéra où était Mme de Prie, court à Versailles se plaindre, à qui ? à Maurepas, grand maître des chansons, qui ne peut rien pour lui que faire chansonner son affaire. Voltaire rage et cherche Rohan. En vain pendant deux mois entiers (février-mars). Il ne trouve partout que de mauvais plaisants, d’aveugles sots qui disent : “Tant mieux ! le moqueur est moqué !” ».

Telle est effectivement la réaction du prince de Conti, si louangeur au moment d’Œdipe, toujours à lire d’Argenson : « M. le prince de Conti, apprenant cette aventure, dit que les coups de bâton étaient bien reçus, mais mal donnés ».

 

 

 

 

Le Tsar Pierre, qui connaissait son habileté et son machiavélisme, disait du Comte Piotr A. Tolstoï :

"Ce Pierre Andreïevitch est de toutes les manières un très habile homme ; mais quand on a affaire à lui, il faut avoir dans sa poche une bonne pierre, pour lui casser les dents en cas qu'il lui prenne envie de mordre."

 

J'espère que cela vous a appris quelque chose en vous amusant.

 

Cordialement

Jacques Le Bris

 

P. S. : Si vous voulez poursuivre cette investigation amusante, je vous rappelle que cet article fait partie de la série  Histoire ancienne

 

 

 

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