Pourquoi ou pourquoi pas

Anne Hidalgo a décidé d'aller surfer ailleurs sur Internet, suite à son escapade inspirante à Tahiti aux frais de la princesse.

Elle nous explique ici🔻 les raisons de son départ, là🔻un Parisien lui réplique en fantasmant sur un passage de l'espace virtuel au réel.

Pourquoi je quitte Twitter. J’ai pris la décision de quitter Twitter. Loin d’être l’outil révolutionnaire qui, au départ, permettait un accès à l’information au plus grand nombre, Twitter est devenu ces dernières années l’arme de destruction massive de nos démocraties. Manipulation, désinformation, amplification des pulsions de haine, harcèlement organisé, antisémitisme et racisme avéré, meutes attaquant les scientifiques, les climatologues, les femmes, les écologistes, les progressistes et toutes celles et tous ceux de bonne volonté qui souhaitent un débat politique serein et apaisé dans un monde de plus en plus complexe : la liste des dérives est infinie. Sans oublier les ingérences étrangères quotidiennes qui interférent dans les processus électoraux et portent atteinte à l’image et à la souveraineté de nos démocraties en voulant les déstabiliser. Aujourd’hui, les polémiques, les rumeurs et les manipulations grossières dictent le débat public, propulsées par l’algorithme de Twitter, où seul compte le nombre de « Like ». Qu’importent les faits. Cette plateforme et son propriétaire agissent délibérément pour exacerber les tensions et les conflits. Ils entravent en outre délibérément les informations nécessaires à l’avènement de la transformation écologique et énergétique radicale dont nous avons besoin, au profit de discours climato-sceptiques, promus par les intérêts des énergies fossiles et de la prédation sans limite de la planète. Nous pouvons continuer sans cesse de démentir, de déminer et d’expliquer, mais le bruit engendré par une fausse nouvelle sera toujours largement supérieur à l’écho d’une vérité étayée. Ne nous trompons pas. Il s’agit d’un projet politique très clair qui veut se passer de la démocratie et de ses valeurs pour de puissants intérêts privés. Le dernier rapport de transparence sur le contrôle des contenus, publié par Twitter lui-même, classe la France comme détentrice de la palme d’or des propos violents et illicites en Europe. Ce média est devenu un vaste égout mondial et nous devrions continuer de nous y précipiter ? On le voit tous les jours : Twitter empêche le débat, la recherche de la vérité, le dialogue serein et constructif nécessaires entre les êtres humains. Avec ces milliers de comptes anonymes et ces fermes à trolls, ce qui se passe sur Twitter n’est pas la vie démocratique mais son exact opposé. Je refuse de cautionner ce dessein funeste. Je crois profondément à la démocratie, toujours à parfaire. Je crois à la discussion, dans les temps difficiles que nous traversons. Ne nous laissons pas intimider par des déstabilisations abjectes. Ne laissons pas les « ingénieurs du chaos » prendre nos destins en main. Ne laissons pas nos démocraties se déliter tous les jours sur nos écrans. En mars 2009, j’ai été l’une des premières femmes politiques françaises à rejoindre ce réseau, comptant aujourd’hui une communauté de plus d’1 500 000 abonnés à travers le monde. Pour rester fidèle à mes convictions et à mon engagement, je quitte aujourd’hui Twitter. Je resterai sur d’autres réseaux sociaux où existe encore l’échange respectueux : http://linktr.ee/anne_hidalgo Plus que jamais il faut continuer à faire vivre la démocratie réelle, celle des conseils municipaux, des assemblées citoyennes, des votations, des conférences, des rencontres. Autant de lieux physiques à hauteur de regard, où l’on se voit, où l’on se dispute, où on construit ensemble et où tout simplement on vit ensemble. Quand tout s’assombrit, il faut se tourner vers la lumière et ces grands esprits qui, à certains moments de notre histoire, nous ont montré le chemin. « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots », nous disait Martin Luther King au début des années 1960. Faisons-nous confiance et sachons retrouver le chemin de la démocratie, de la paix et de la fraternité, nous en avons le pouvoir.

Pourquoi je quitte Paris. J’ai pris la décision de quitter Paris. Loin d’être la ville lumière qui, au départ, incarnait un modèle de culture et d’élégance, Paris est devenue ces dernières années le symbole de l'embouteillage de nos sociétés. Congestion, pollution, amplification des tensions urbaines, embouteillages incessants, dégradation de l'espace public, critiques des architectes, des urbanistes, des écologistes et de tous ceux de bonne volonté qui souhaitent une urbanisation raisonnée dans un monde de plus en plus compact : la liste des problèmes est infinie. Sans oublier les influences étrangères quotidiennes qui perturbent la vie urbaine et portent atteinte à l'image et à la qualité de vie de notre capitale en voulant la surcharger. Aujourd’hui, les polémiques, les critiques et les manipulations urbaines dictent la vie de la cité, propulsées par la dynamique de la ville, où seul compte le nombre de touristes. Qu’importent les résidents. Cette ville et ses responsables agissent délibérément pour exacerber les tensions et les conflits. Ils entravent en outre délibérément les initiatives nécessaires à l’avènement d’une transformation écologique et énergétique radicale dont nous avons besoin, au profit de discours anti-écologiques, promus par les intérêts des industries polluantes et de l'exploitation sans limite de l'espace urbain. Nous pouvons continuer sans cesse de proposer, de planifier et d’expliquer, mais le bruit engendré par une crise urbaine sera toujours largement supérieur à l’écho d’une planification réussie. Ne nous trompons pas. Il s’agit d’un projet urbain très clair qui veut se passer de la qualité de vie et de ses bénéfices pour de puissants intérêts privés. Le dernier rapport sur la qualité de vie, publié par la mairie elle-même, classe Paris comme détentrice de la palme d’or des villes les plus congestionnées et polluées en Europe. Cette ville est devenue un vaste champ de bataille urbain et nous devrions continuer de nous y précipiter ? On le voit tous les jours : Paris empêche la tranquillité, la recherche de l’harmonie, le dialogue serein et constructif nécessaires entre les citoyens. Avec ces milliers de voitures et ces projets immobiliers démesurés, ce qui se passe à Paris n’est pas la vie citadine mais son exact opposé. Je refuse de cautionner ce dessein funeste. Je crois profondément à la qualité de vie, toujours à améliorer. Je crois à l’urbanisation réfléchie, dans les temps difficiles que nous traversons. Ne nous laissons pas intimider par des projets urbains abjects. Ne laissons pas les « architectes du chaos » prendre nos villes en main. Ne laissons pas nos espaces de vie se dégrader tous les jours sous nos yeux. En mars 2009, j’ai été l’une des premières femmes politiques françaises à prendre les rênes de cette ville, comptant aujourd’hui une population de plus de 2 200 000 habitants. Pour rester fidèle à mes convictions et à mon engagement, je quitte aujourd’hui la mairie de Paris. Je resterai engagée dans d’autres projets où existe encore le respect de l’espace et de l’environnement : http://linktr.ee/anne_hidalgo Plus que jamais il faut continuer à faire vivre la qualité de vie réelle, celle des parcs, des espaces verts, des initiatives citoyennes, des conférences, des rencontres. Autant de lieux de vie à hauteur d’homme, où l’on se voit, où l’on se dispute, où on construit ensemble et où tout simplement on vit ensemble. Quand tout s’assombrit, il faut se tourner vers la nature et ces grands penseurs qui, à certains moments de notre histoire, nous ont montré le chemin. « Nous devons apprendre à vivre ensemble dans nos villes, sinon nous allons mourir tous ensemble étouffés par elles », nous disait un penseur urbain au début des années 2000. Faisons-nous confiance et sachons retrouver le chemin de la qualité de vie, de la paix et de l’harmonie, nous en avons le pouvoir.

Bon vent !